Rova de Manjakamiadana

Le Palais de la Reine (Rova Manjakamiadana en malgache) était la demeure officielle des souverains de Madagascar au XIXe siècle, à Antananarivo.

Perché sur l’une des plus hautes collines de la ville, il est visible à des kilomètres. Le site était depuis le XVIIe siècle au moins le siège d’une importante garnison royale merina, ce rova ayant d’ailleurs valu son nom à la ville (Antananarivo, la « Ville des Mille » [soldats]). C’est sous les règnes d’Andrianampoinimerina (1787-1810), unificateur de l’Emyrne, et de Radama Ier (1810-1828), conquérant de la plus grande part de l’île de Madagascar, que les premiers aménagements significatifs d’une résidence royale sont effectués.

L’édifice édifié à la demande de la reine Ranavalona Ire sur les plans de l’architecte français Jean Laborde, a été construit en bois, matériau noble dans la tradition malgache (mais seul le plancher était en bois précieux), la pierre considérée comme matériau tabou est alors réservée aux fondations et aux tombeaux1. Deux décennies plus tard, il est rebâti en pierre sous la direction de l’architecte britannique James Cameron, qui ajoute un temple protestant à l’ensemble royal, à la suite de la conversion au christianisme de la reine Rasoherina et du premier ministre Rainilaiarivony. L’ensemble est complété par d’autres pavillons (le Palais d’argent, notamment) et son entrée est encadrée par un arc de triomphe surmonté d’un épervier, symbole de la royauté merina. De plus, les bâtiments bâtis par Andrianampoinimerina ont été conservés religieusement et rappellent le rova traditionnel d’origine. Le site devient le mausolée des rois d’Emyrne, puis de Madagascar. L’architecture générale de la cité royale est très particulière et difficilement classable : on y dénote cependant une sobre influence italienne. Lors de l’annexion coloniale française de 1896, la monarchie est abolie ; le palais perd sa fonction politique mais est préservé par le gouverneur Galliéni, qui y rassemble les reliques de la royauté, tandis que lui-même va résider à l’ancienne Ambassade de France à Tananarive, qui deviendra plus tard le palais présidentiel d’Ambohitsorohitra. Plus tard, en 1958, depuis le stade de Mahamasina en contrebas de la colline du palais, le Général de Gaulle saura marquer les esprits malgaches venus écouter son discours sur la création d’une République malgache autonome au sein de la Communauté française par les mots suivants : « Malgaches, vous n’êtes pas, et vous ne serez plus jamais, nos sujets. Vous êtes, et vous resterez toujours, nos frères. Et demain, vous serez de nouveau un État, comme vous l’étiez du temps où le Palais de vos Rois était habité. »

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